*mode maso : On*
Oh, ma Reine, comme j'ai honte de publier ce chapitre ! Où avais-je donc la tête il y a sept ans ? J'ai commi une erreur inacceptable ! J'accepterais volontiers la rédemption par le fouet ! Oui, punie-moi, j'aime çaaaaa ! Saupoudre les plaies avec du sel, ouiiiiii!''
*mode mazo : Off*
Plus sérieusement... hum... je pense supprimer cette ''liberté'', d'autant plus qu'elle n'a pas trop de sens... mais elle était un peu indispensable pour arriver jusqu'à la fin que je réservais à Léonard et Arioch dans l'intrigue... hum... quoi qu'il en soit, elle me débecte vraiment aujourd'hui ^^
Chapitre 21
Enfant prodige
La maison était en feu. Trois cadavres parsemaient le sol. Leurs yeux grands ouverts fixaient dans le vide. Les cris qu’ils avaient poussés en mourant semblaient toujours résonner en ces lieux. Sur le sol se trouvait une dague. Le feu dansait sur son froid métal. Le fil de sa lame était le seul recourt pour trouver la rédemption... La main de Léonard se referma sur l’instrument. Tout autour de lui se brouilla quand l’acier transperça sa gorge. La fumée épaisse de l’autodafé s’engouffra dans ses poumons et les obstruèrent douloureusement. L’âcreté de la fumée se mua progressivement jusqu’à devenir aussi dense qu’une brume glacée, mais dont le parfum restait étrangement brûlant...
Léonard se réveilla en sursaut, papillotant inutilement des paupières. Un poids sur lui l’empêcha de se redresser. Inutile d’avoir recours à la vue pour reconnaître qui était là avec lui ; l’aura qui se dégageait de cet être était d’une singularité incontestable :
− Arioch ! Que veux-tu ?
Arioch était juchée sur lui. Elle attrapa la main de l’aveugle et la pressa contre son ventre, là où se dessinait la marque brûlante de son pacte. Léonard se figea. Arioch sourit et rapprocha ses lèvres des siennes. Son souffle chaud, la douceur de sa peau et la perfection de son corps auraient fait chavirer n’importe quel homme. Mais ce fut la peur qui assaillit Léonard.
− Que veux-tu…, répéta-t-il à l’elfe.
Elle eut un petit rire amusé, se penchant un peu plus sur lui pour murmurer à son oreille :
− Des enfants…
Léonard frémit et la repoussa violemment.
- Pars !
Arioch avait perdu son sourire. Puis, sans rien dire, elle obéit. Léonard resta seul sous la tente et plongea son visage entre ses mains. Il s’attendait à entendre la voix du sylphe râler dans ses oreilles, mais visiblement, il n’était pas près de lui à cet instant... Il tâta dans l’ombre à la recherche de sa lance et quitta sa couche pour aller s’asseoir près du feu. Quelqu’un d’autre se trouvait déjà là :
− …je vous en prie… Faites que Manah aille bien. Qu’elle ait trouvé quelqu’un qui la protège, tout comme moi j’ai trouvé Golem. Faites que je la retrouve bien vite, et que nous ne soyons plus jamais séparés… Si je pouvais me faire pardonner pour tout ce que je lui ai fait subir…dites-moi comment puis-je faire ! Je l’aime tellement, ma sœur !
Seere interrompit ses prières en voyant Léonard arriver.
− Je… Je cherchais juste un peu d’aide et de réconfort auprès des dieux qui veillent sur nous, murmura Seere à l’adresse de l’aveugle.
− Tu n’as pas à te justifier, répondit Léonard.
Le jeune garçon fourragea dans son sac et en tira un vieux livre à la reliure épaisse. Il l’ouvrir d’un geste délicat et jeta un regard inquiet sur Arioch qui furetait non trop loin. Léonard ressentait une certaine tristesse dans l’était d’esprit de Seere.
− Tu es inquiet à propos de ta sœur ? demanda-t-il. Comment l’as-tu perdue ?
Les lèvres de Seere tremblèrent :
− Maman m’aimait et elle s’occupait toujours très bien de moi. Mais Manah, elle ne s’en occupait jamais. Elle…
Il marqua une courte pose avant de continuer :
− Maman frappait souvent Manah… murmura-t-il. Mais moi, jamais. Maman ne me frappait jamais. Toute sa colère se concentrait sur Manah. A cause de moi…
− Seere… Tu n’as pas à te sentir responsable…
− Si, au contraire ! Quand maman grondait Manah, elle était tellement terrible… J’avais tellement peur… Elle semblait vraiment détester Manah. Je n’ai jamais comprit pourquoi. Elle lui répétait que jamais elle n’aurait dû naître…
Il marqua une nouvelle pause. Léonard attendit qu’il se décide à reprendre la parole :
− Et un jour, maman est partie en emmenant Manah avec elle. Je les ai attendues toute la journée. Et quand maman était enfin revenue, Manah n’était plus avec elle. Je lui avais demandé où était passé Manah, mais elle ne m’a jamais répondu.
Il laissa une larme ruisseler le long de sa joue et s’écraser sur une page de son livre. Sursautant, il la chassa du bout de son doigt. Il renifla et prit une inspiration avant de lire à voix haute :
− Jadis, un brave soldat avala le Temps, sans en laisser une seule miette. Ensuite, il se coucha et s’endormi, jeune et fort, pour l’éternité. Mais le monde fut plongé dans le chaos. Et alors l’enfant s’éveilla. Il dit : ‘’Maintenant, je dois agir.’’ Le guerrier marcha jusqu’au bout de la terre. Là, il vieillit, devint faible et mourut. Mais le Temps avalé donna naissance à un nouveau monde. On appela ce héros ‘’l’Enfant Prodige’’.
Il ferma le livre d’un geste doux :
− Ma mère me racontait cette histoire. Moi aussi maintenant, j’ai avalé le Temps. Je suis l’Enfant Prodige !
~
− Cette tristesse dans le cœur de cet enfant… Vous la nommez ‘’hypocrisie’’, c’est bien cela ?
Caim était assis parterre près du dragon et faisait glisser rêveusement son pouce le long du tranchant de son épée. L’empathie qui reliait les êtres qui ont passé un pacte leur avait permis d’entendre la conversation de Seere et Léonard.
− Ce garçon parle d’une enfant privée d’amour. Quelle peut être sa destinée ?
Caim haussa les épaules. Le dragon fit frémir ses narines et glissa avec une pointe d’ironie :
− Comptes-tu aider Seere et retrouver sa sœur dans ces terres perdues ? Je crains de toute manière qu’aucun enfant ne puisse vivre en ces lieux… Finalement, cet enfant te ressemble. Lui aussi à perdu sa sœur...
Une telle comparaison provoqua une nouvelle montée de colère dans l’esprit de Caim. De quel droit cette créature abjecte osait-elle le comparer à ce gosse pleurnicheur ? La sœur qu’il cherchait était déjà perdue ! Nourrir l’espoir de la retrouver était d’une naïveté et d’une absurdité grandioses !
En éprouvant sa réaction, le dragon reçu l’envie de rire :
−Vraiment ? Tu te trouves donc tellement différent ? Que crois-tu donc, Caim ? Tu es comme lui. Tu n’es qu’un humain…
La lèvre inférieure de Caim se mit à saigner sous sa dent. Le froid de ces terres arides et gelées était à la source de bien des maux ; la gorge sèche, la peau anhydre, les doigts engourdis, et par-dessus tout, la faim. Et à tous cela s’ajoutait la pire de toutes les douleurs ; la perte de sa sœur. La vision d’Inuart emportant Furiae sur son dragon noir hantait toujours les pensées de Caim. Il voyait encore très distinctement l’expression malsaine dans ses yeux rougis...
L’Empire, la déesse, les Germes de la Résurrection, le culte des Archanges…
Toutes les pièces d’un puzzle vicieux. Caim resongea encore une fois au fameux message de sang qu’ils avaient trouvé au village des elfes.
− Inuart n’était plus l’homme que nous avions connu autrefois. Comme tous les soldats de l’Empire, il n’est plus qu’un pantin. Mais qui tire les ficelles ?
Qu’ils soient dieux, archanges, démons ou même imposteurs, aucune différence ! Caim les tuera tous !
− Le sang de tes ennemis est le seul baume qui t’apaise, n’est-ce pas ? Vous, les humains, êtes tous pareils. De pauvres pions gouvernés par les sentiments les plus vils. Vous êtes la peste de ce monde, le ver qui a gâté la pomme...
Caim n’écoutait qu’à moitié. Il s’efforça de croire que sa considération envers le dragon était restée la même depuis la première fois qu’il l’avait vu. Monstre malsain. Créature détestable.
Des cris stridents retentirent dans le ciel et une sombre masse s’y mua. Ce nuage noir n’était autre qu’une nuée de chauves-souris aux yeux rouges. Des espions de l’Empire.
− Ils se dirigent vers le mont Cobalt, souffla le dragon. Ils sont si nombreux, comme les étoiles... Le jour du jugement dernier approche…
Chapitre 21
- Nashira
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